Interview de Mathilde Podevin

Nous avons rencontré Mathilde, un talent made in Bachelor de Lunetier Créateur et major de la promotion de Bordeaux. Elle nous raconte son parcours et sa belle aventure professionnelle en Guadeloupe chez Bellatrix !


Mathilde Podevin 

► BTS Opticien Lunetier à l’ISO Lille (Institut Supérieur d’Optique)
► Bachelor de Lunetier Créateur à l’ISO Bordeaux [promotion 2016-2017]

Depuis son année au BLC :
► Stage chez le lunetier sur mesure Bellatrix


Lunettes de soleil femme réalisées par Mathilde Podevin

Monture solaire by Mathilde Podevin

Pouvez-vous partager avec nous votre parcours ?

Je n’étais pas destinée à l’optique en réalité. A la suite d’un bac S, je suis partie faire des études d’orthophonie en Belgique. Les cours me plaisaient mais je me suis rendue compte que le métier en lui-même ne me correspondait pas.

Je suis donc revenue sur mes pas, et j’ai pensé à l’optique car au lycée je m’y étais intéressée sans avoir poussé mes recherches plus loin mais là c’était le moment. J’ai donc fait mon BTS Opticien Lunetier à l’ISO Lille, avant de poursuivre avec le Bachelor de Lunetier Créateur, à l’ISO Bordeaux.

Monture solaire pour femme réalisées par Mathilde Podevin pour Bellatrix

Création pour Bellatrix by Mathilde Podevin

Pourquoi vous orienter vers la lunetterie créateur ?
Mon stage a joué un rôle assez important. Je trouve qu’il y a beaucoup de personnes qui n’osent pas mettre leurs lunettes car elles ont sans doute été mal conseillées ou qu’elles ne sont pas à leur image ; d’autres les portent mais par obligation, comme des prothèses.
Aujourd’hui il y a tellement de marques intéressantes avec des montures très esthétiques et confortables ! C’est cette créativité-là que j’ai voulu découvrir et promouvoir. La lunette est un véritable produit et non pas seulement un outil médical.
Lunettes optiques en acétate pour homme du créateur Johann Von Goisern

Lunettes Johann Von Goisern

Monture optique ronde en métal pour femme de la créatrice Caroline Abram

Lunettes Caroline Abram

Vous avez eu des intervenants lunetiers au BLC, des rencontres vous ont elles marquée ?
La marraine de notre promotion était Sabine Bégault-Vagner et j’ai trouvé son histoire très inspirante, elle donne envie d’oser, de se lancer. Elle a fait preuve de beaucoup de détermination, et j’aime l’idée qu’il y ait un véritable projet humain derrière une marque.

Jacques Durand était également une belle rencontre, il fait partie des personnes qui sont vraiment passionnées par la lunetterie et qui ont à cœur de combler les porteurs. C’est un aspect du métier qui me tient à cœur. Le plaisir que l’on voit dans les yeux d’un client grâce à une nouvelle monture, il n’y a rien de mieux.

La créatrice française Sabine be au SILMO Paris 2017

Sabine be

Un-e professeur-e/une matière préféré-e ?
Réalisation de monture par Mathilde Podevin

Projet de monture by Mathilde Podevin

Difficile de n’en choisir qu’un ! Il y en a 3 qui ont rendu l’année très vivante pour moi. Tout d’abord Betty Despagne, notre professeure de marketing, de relation client, et de communication. Elle s’est intéressée à tous nos projets, avec beaucoup de dynamisme.

J’ai beaucoup apprécié les cours d’histoire de l’art de Jean [Flahaut], une matière qui semblait surprenante de prime à bord. Dans un bachelor de lunetier créateur on pourrait s’attendre à faire uniquement du façonnage. En réalité c’est une super ouverture d’esprit et une véritable source d’inspiration. La connaissance du monde de l’art et du design est très importante.

Enfin je dirais Patrice Liquard avec qui nous avons travaillé sur le projet de concept store. C’est avec lui que nous avons étudié le dessin. J’aimais déjà cela et ses cours m’ont permis de m’améliorer.

Au cours de l’année du BLC, vous avez des projets très concrets à réaliser, lequel vous a le plus plu ?
Celui d’imaginer un concept store de A à Z ! Cela nous engage à créer notre propre univers, on apprend à se connaître et cela requiert une certaine ouverture d’esprit.

Il faut donc choisir les marques en prêtant attention à leur implantation géographique réelle par exemple, sans oublier l’étude de la clientèle potentielle etc. Le projet mobilise ce qu’on apprend dans l’année : le marketing, le dessin, ou encore l’utilisation de logiciels 3D par exemple.

Le concept store que j’ai imaginé était basé sur les couleurs. Je suis fan de culture indienne, de Bollywood, et le magasin que j’ai imaginé le reflétait. Dans la scénographie, il y avait du safran, du pourpre et du bleu. Pour le choix des montures, mon créneau était celui des lunettes pleines de vie, avec des marques comme Bellatrix, Sabine be, Caroline Abram, et Johann Von Goisern. Des lunetiers avec des identités assez fortes en somme !

Projets de Mathilde Podevin pour le diplôme de BLC de l'ISO Paris

 

Quel était votre stage de fin d’études ?

Je l’ai fait chez le créateur de montures sur mesure Bellatrix, en Guadeloupe. Avec Richard Trèfle, le fondateur, ce fut un véritable coup de cœur professionnel et j’espère que nous collaborerons ensemble à nouveau dès 2018. Lors du stage nous nous sommes très bien entendus et nous avons pris un rythme de travail épatant en seulement 2 mois.

Nous recevions des clientes à l’atelier afin de comprendre leur demande, trouver la forme et les motifs qui leur correspondaient. C’est une approche passionnante et très minutieuse. L’idée est d’insérer des tissus comme du wax, ou du madras, dans l’acétate des montures. J’ai autant participé à la partie dessin qu’à l’étape de fabrication des montures.

L’avantage de travailler dans une petite entreprise, c’est qu’on a la possibilité de toucher à tout et de se sentir impliquée à 100% dans la réussite du projet. Richard Trèfle représente un véritable mentor pour moi et il m’a réconciliée avec le façonnage.

Mathilde Podevin et Richard Trèfle, fondateur de la marque Bellatrix au SILMO Paris 2017

Richard Trèfle et Mathilde Podevin

Si aujourd’hui j’ai envie de poursuivre dans la fabrication et le design de monture, c’est en très grande partie grâce à lui. Le BLC prend tout son sens pendant le stage, il est donc crucial de bien le choisir.

Mais aussi...