Dixie Klein de la maison lunetière Francis Klein répond aux curiosités de Lunettes Originales …
Ils ont commencé avec une seule forme de lunettes de soleil qui s’apparentait à une pilote Ray-Ban. Elle était gainée de cuir coloré et les verres étaient assortis. Ma sœur et moi avons le souvenir des week-ends en famille où nous teintions les verres tous ensemble.
Au départ, les lunettes étaient seulement vendues dans leur boutique puis un représentant et ami de mon père l’a convaincu de proposer leurs collections dans des grands magasins de mode et dans les duty-free. Au final, le premier salon que Francis Klein a fait était un salon de prêt-à-porter.
C’est à ce moment là qu’elle s’est dit qu’elle pouvait tout aussi bien allier ce goût pour la mode et travailler dans l’entreprise familiale.
A ce moment là, mes parents avaient envie d’arrêter et de vendre Francis Klein mais compte tenu de nos expériences, Betty et moi avons décidé de reprendre l’affaire. Elle au stylisme, moi entre autre au commerce international. Mon père a vendu son magasin d’optique dans le 7e arrondissement de Paris et lorsque nous avons repris l’entreprise, cela nous a semblé être le bon moment pour ouvrir un flagship store.
Aujourd’hui cela fait 15 ans que Betty dessine les modèles auxquels je rajoute une petite touche personnelle. Elle fait les formes, je fais les décors : nos rôles sont complémentaires. Nos lunettes sont connues pour être très féminines et décorées : nous nous sommes lancés avec du cuir, puis avec des strass, des clous, etc. C’est notre signature.
Tous nos modèles sont en acétate. Nous ne dessinons jamais les décors en même temps que nous dessinons les lunettes. C’est seulement une fois que les montures sont faites que les décors viennent, on travaille cependant en amont le rendu et les effets que nous souhaitons pour les lunettes.
Nous sommes plus techniques sur les décors que sur les cadres. La maison fait travailler des artisans français qui utilisent une large palette de techniques comme le burin, la gravure, le laser, l’estampe, la 3D… Nous collaborons également avec des artistes qui font des bijoux pour la haute couture pour nos séries limitées.
Je pense qu’il y en aurait deux. Le premier serait celui de la couleur. Ma mère, avec sa formation d’architecte d’intérieur, était naturellement très attirée par cet aspect là. C’est elle qui a donné cette impulsion aux lunettes Francis Klein. D’ailleurs, cette singularité attire beaucoup d’hommes, qui viennent chercher des montures colorées chez nous qu’ils ne trouvent pas dans d’autres magasins d’optique.
On a beaucoup repris l’esthétique Guimard avec du volume, des influences de l’Art nouveau dans les formes et les décors des lunettes. Nous avons choisi des noms de stations et de quartiers bien connus à l’étranger.
Dans les thèmes comme dans la fabrication, Francis Klein est bien français, c’est ce qui fait notre identité à l’étranger !
Bien entendu, nous avons toujours un attrait pour la couleur, que l’on superpose sur plusieurs étages, avec des motifs. Ce sont les caractéristiques qui ont le plus plu dans cette collection. Car quand bien même les personnes choisissent des montures sans décor, la couleur est un décor à elle seule.
* Silmo : Salon international de l’optique annuel à Paris
** Mido : Salon international de l’optique annuel à Milan
Crédit photo : Francis Klein